LEÏLA HUISSOUD
LEÏLA HUISSOUD
C’est dans la lumière de nos écrans qu’est apparue Leïla Huissoud en 2014 et pourtant son premier album s’appelait L’ombre… Itinéraire d’un clown blanc devenu rouge pour son deuxième album, Auguste. Alors que le premier est construit de chansons intimistes et mélancoliques à la guitare, le deuxième est survolté, laissant libre court à la rageuse folie du spectacle. Son troisième album, elle le chante d’abord sur scène, dévoilant les brouillons écrits pendant et après le confinement, le retour au monde et la chute qui l’accompagne, quand la vie a repris. Depuis, elle sillonne les routes de nouveau, les divagations s’éternisent, la quête du beau, dans les détails, dans le global, le lâcher prise et l’accident, seront sa direction future. Leïla se lance après de nombreux détours dans un essai musical et poétique pour dire pardon tendrement.
Nouvel album: La Maladresse !
Et si La Maladresse était avant tout un combat ? Celui d’une femme « blasée, blessée, cassée, finie, déjà », avoue Leïla Huissoud, lessivée par le tourbillon de la vie d’artiste et les montagnes russes de l’existence.
Pierre Boulez affirmait que la musique n’est qu’une succession d’heureux accidents. Pour Leïla Huissoud, les ratés et les bourdes en représentent les plus vibrantes partitions. C’est parmi ses chers paumés, tous les englués à la marge et les gueules cassées, que l’autrice-compositrice-interprète iséroise a entrepris l’écriture de son troisième album, La maladresse. Un retour, à pas de louve, dans le « ballet » du quotidien.
Accompagnée d’Antoine Graugnard, qui a partagé l’écriture et la composition des chansons – « Il s’agit de la première réalisation musicale d’un auteur, ce qui fait sens à mes yeux. », – Leïla a ouvert en grand les portes du studio, convoquant les douceurs du violoncelle, les syncopes de la contrebasse, les notes suspendues du piano, les souffles de cuivres (trompette, saxophone, trombone et tuba), la gravité du bandonéon, les percussions buissonnières et les lézardes d’une scie musicale. Des touches symphoniques pour illustrer le grand orchestre qu’est la vie. Riche de nos délicieuses maladresses.
Photos : Benoît Gillardeau